ARTICLE III.
DU FEU CALORIQUE,
ou du feu libre, dans un état d’expansion:
203. Il y a long-tems sans doute que l’homme connaît la matière de la chaleur,
ou du moins qu’il l’a remarquée et même qu’habituellement, il l’a fait servir à
ses usages. C’est en effet elle seule qu’il a désignée sous le nom de feu : et
comme il ne s’est pas encore apperçu que la matière qu’il voyait, n’avait que
passagèrement, et par circonstance, les qualités qu’il lui remarquait ; alors il
les lui attribua comme essentielles à sa nature.
Ainsi l’on crut que l’essence de la matière du feu était de causer la chaleur,
de dilater, ou liquefier, ou volatiliser, ou vaporiser, ou brûler, ou calciner
certains corps ; tandis que cette matière n’a les facultés singulières que je
viens de citer, que dans son état très-passager de modification qui la constitue
feu calorique.
Voyons donc en quoi consiste cette modification singulière de la matière du feu
qui en reçoit des facultés si remarquables ; facultés qu’elle n’a point
essentiellement.
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